Portrait botanique
La Rose de York et Lancaster (Rosa damascena versicolor), variété historique exceptionnelle, est célèbre pour ses fleurs bicolores qui allient le blanc de la Maison de York au rouge de la Maison de Lancaster. Cette rose damascène particulière symbolise l’union des deux maisons royales anglaises après la Guerre des Roses.
Les fleurs, mesurant 8 à 10 centimètres de diamètre, présentent une caractéristique unique : leurs pétales peuvent être soit blancs striés de rouge, soit divisés entre blanc pur et rouge profond, parfois même sur la même fleur. Cette variation chromatique spectaculaire crée un effet marbré fascinant, chaque fleur étant unique dans sa répartition des couleurs. Les pétales, au nombre de 40 à 50 par fleur, sont disposés en quartiers réguliers, créant une forme en coupe parfaite caractéristique des roses anciennes.
Le feuillage se compose de feuilles pennées d’un vert mat, comprenant cinq à sept folioles ovales finement dentelées. Les tiges, robustes et bien armées d’épines courbes, peuvent atteindre 1,5 à 2 mètres de hauteur. L’ensemble de l’arbuste dégage un parfum intense et complexe, mêlant des notes de rose damascène classique à des touches plus fruitées.
Symbolisme dans le langage des fleurs
Dans le langage des fleurs, la Rose de York et Lancaster symbolise la beauté et le charme, mais aussi l’union des contraires et l’harmonie dans la dualité. Cette symbolique complexe trouve son expression parfaite dans la nature bicolore de ses fleurs, où beauté et charme se manifestent à travers la coexistence pacifique de couleurs traditionnellement opposées.
Dans la tradition victorienne, offrir cette rose exprimait non seulement une admiration pour la beauté physique et le charme personnel du destinataire, mais aussi une reconnaissance de sa capacité à réconcilier les opposés et à créer l’harmonie. Les couleurs contrastées représentent la façon dont la véritable beauté peut unir des éléments disparates en un ensemble harmonieux.
Cette symbolique s’enrichit de l’histoire même de la rose, rappelant que la beauté la plus profonde naît souvent de la réconciliation et de l’acceptation des différences.
Traditions et légendes
Selon la légende anglaise, la Rose de York et Lancaster apparut spontanément dans les jardins royaux après le mariage d’Henry VII (Lancaster) avec Elizabeth d’York, comme un signe divin de la fin des guerres civiles. On dit que la première fleur s’épanouit le jour même où les deux maisons royales scellèrent leur union.
Dans les jardins médiévaux, cette rose était considérée comme un symbole de paix et de réconciliation. Les jardiniers croyaient que la planter dans un jardin apportait l’harmonie et la prospérité, unissant les énergies opposées en une force positive.
Les alchimistes voyaient dans cette rose un symbole parfait de la “coincidentia oppositorum”, l’union des opposés nécessaire à la réalisation du Grand Œuvre, sa double coloration représentant la fusion du soleil et de la lune.
Création poétique : “L’Harmonie des Roses”
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